Immense fresque du nord de la Norvège au XIXe siècle, la trilogie du Livre de Dina, raconte la vie de Dina qui mène son existence en toute indépendance et liberté, faisant fi des normes et des convenances.

Romie Estèves et Bianca Chillemi font revivre, entre mots et notes, « Les limons vides », premier tome de cette oeuvre de l’auteure féministe Herbjorg Wassmö, d’une force romanesque indéniable, devenue un classique de la littérature scandinave contemporaine.

Les deux artistes interprètent entre les extraits du roman, lus par la chanteuse, des pièces de Backer Grondahl, Grieg, Kjerulf, Sinding, plongeant ainsi les spectateurs dans l’atmosphère sauvage, dure et passionnée de cette Norvège bouleversante.

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À l’âge de cinq ans, Dina ébouillante accidentellement sa mère, un jour de grande lessive dans la ferme familiale. Sa mère se tord de douleur, son visage a disparu, son corps n’est qu’une plaie et sa chair part en lambeau... Profondément traumatisée par ce spectacle, la douleur de sa mère, sa culpabilité, l’éloignement qu’on lui impose et le silence autour du drame, Dina ne parle plus, devient une enfant sauvage, incapable d’embrasser les codes de la société de son époque. Non scolarisée, son père engage pour elle un percepteur, ancien musicien qui l’initie au violoncelle et au piano. Dina ressuscite grâce à la musique mais devient une créature imprévisible et insatiable, libre, puissante, effrontée.

Cette Ève maudite ne refrène aucun désir, aucune impulsion aussi violente soit-elle. Avec la force qu’ont les récits légendaires, l’auteure, sans complaisance ni compassion pour son héroïne, expose d’une écriture sûre et incisive les raisons impérieuses qui poussent Dina à tous les excès, les jubilations, les errances jusqu’au meurtre de son mari.

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Un livre, central, un piano et deux femmes donnent vie à ce récit, dans un spectacle puissant, émouvant et dépaysant à mi chemin entre la lecture, le conte et le récital.